La Gazette N°3

Toute chose se définit par ce qu'elle est autant que par ce qu'elle n'est pas...

... ou comment distinguer une école d'une autre école.

Toute école a pour missions de s’inscrire dans un mouvement de société, d’apporter instruction et socialisation à la génération montante.

Créer une nouvelle école, c’est honorer ces valeurs tout en se distinguant des pratiques en usage.

Pour avoir cotoyé de nombreuses personnes en difficulté ou même en souffrance avec leur parcours scolaire, j’ai été rendue attentive aux possibles écueils des différentes institutions publiques ou privées :

Lorsqu’il y a une situation « d’échec scolaire » on considère dans la plupart des écoles que c’est l’élève qui est en cause. On cherche donc les raisons de l’échec dans la façon de travailler de l’enfant, dans sa façon de se comporter, de s’investir dans ses apprentissages ; on met en doute ses compétences intellectuelles. Parfois, on étend la responsabilité des difficultés de l’enfant ou du jeune à sa famille. On soupçonne trop ou pas assez d’attentes ou d’attention de la part des parents, on accuse leur milieu ou leur statut social. Et comme il faut pouvoir nommer le défaut et que la raison de l’échec n’est pas considérée comme pédagogique, ces institutions scolaires proposent ou imposent des investigations médicales ou paramédicales. Quand la cause est identifiée, et parfois c’est un long parcours inconfortable, des mesures de soutien pédagogique sont mises en place. Ces mesures alourdissent considérablement les parcours scolaires. En outre elles sont souvent trop peu élaborées théoriquement et insuffisamment individualisées pour être efficaces.

En réalité, si on analyse sereinement la naissance de « l’échec scolaire » on constate que pour chaque élève en difficulté d’apprentissage il y a un enseignant en difficulté de transmission. Les hiatus peuvent se créer sur le plan relationnel et/ou sur le plan didactique. Alors, peut-être qu’au lieu de chercher des culpabilités sur les bancs de l’école, il serait intéressant de se pencher sur les responsabilités de ceux qui se trouvent devant le tableau noir. Ou plus en amont encore, de questionner l’intention d’un ministre de l’Éducation et la vision politique qu’il insuffle dans l’Instruction Publique dont il est répondant.

Alors…  j’ai rêvé d’une École qui entreprendrait une « construction pour la réussite scolaire » plutôt qu’une école qui persisterait dans cette pesante et si peu efficace « lutte contre l’échec scolaire ». Une École qui offrirait un lieu d’instruction en même temps qu’un milieu d’évolution personnelle, tant pour les élèves que pour les personnes encadrant leurs apprentissages. Qui prendrait en considération les richesses et les enthousiasmes de chaque personne présente sur le campus, quels que soient son âge ou son niveau de connaissance dans un domaine ou un autre. Une École qui reconnaîtrait aux familles leur rôle premier dans la constitution de la cellule sociale et proposerait un complément à leur mission d’éducation.

Bref, j’ai rêvé d’une communauté d’apprentissage qui « fasse école ».

Et c’est ainsi que L’École-Atelier s’est invitée dans ma vie.

 

Puisqu’il s’agit d’une construction, il lui faut des bâtisseurs.

Et puisqu’il s’agit de réussite, il lui faut des partenaires.

Il existe de très belles références d’organisations communautaires, tant dans le monde pédagogique que dans le monde artisanal. L’École-Atelier s’inspire pour la pédagogie du modèle issu du mouvement Freinet, et pour l’apprentissage communautaire du modèle des Compagnons du Devoir.

Même si elles ont pris naissance dans des temps passés, ces références restent inspirantes au présent. Pour le fond, ce qui fait l’humain varie fort peu à travers les temps : la connaissance de Soi, l’épanouissement de la personnalité, le développement de ses compétences, la relation à l’Autre, l’enrichissement mutuel, la contribution à la société… La forme doit permettre l’individualisation des parcours, tant au sujet des matières que des rythmes d’apprentissage.

L’École-Atelier ne sera donc pas un lieu

* de devoirs ou de travail dénué de sens

* de punitions et d’échec scolaire

* d’obéissance et de contraintes

* de programmes ou de rythmes imposés

 

L’École-Atelier sera donc un lieu

* d’éveil à la responsabilité personnelle et communautaire

* d’émerveillement ouvert sur le monde

* d’enrichissement personnel et mutuel

* d’expansion culturelle

* de construction sociale

Il s’agit donc de proposer une école où l’on peut apprendre en toutes libertés. Mais comme «  il n’y a pas de libertés sans cadre »,  j’entends utiliser ici sa définition mathématique : « La liberté est une grandeur ( mathématique, mécanique, physique ) qui, dans un système donné, peut varier sans contrainte. » 

…pour la paraphraser :

La liberté est l’expression de la grandeur d’un humain qui, dans un contexte défini, peut varier sans contrainte.

L’École-Atelier sera donc un lieu qui offre ce « contexte défini » dans lequel chacun peut développer ses connaissances et ses compétences sans contraintes, quels que soient son âge et son profil d’apprentissage.

La Chronique :

Que se passe-t-il maintenant ?

En toile de fond,

c’est la constitution de l’équipe des bâtisseurs : rencontrer des artisans du savoir, créer une communauté.

c’est la recherche du Lieu Idéal : un domaine de charme et d’ouverture, spacieux, implanté dans la verdure.

 

Et en événement ponctuel,

c’est la structuration et l’organisation « administrative » : fonder la société, créer le site, commencer les annonces.

À lire en attendant la suite :

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